Les progrès transforment la connaissance des maladies, permettant de “troquer” une maladie grave et contraignante pour une maladie moins grave et moins pénible, qui devient une autre maladie. Une nouvelle représentation du vivant prend ainsi place : la notion de système biologique et organique s’étend de la simple cellule isolée, en passant par des organismes extrêmement complexes, jusqu’à des populations en totalité. Ces systèmes sont en état permanent d’échanges d’informations entre milieu propre et environnement : le processus permanent de réception, d’envoi et de retour d’informations, assortis de transformation interne puis d’émergence, caractérise ces systèmes évolutifs.
Les maladies chroniques affectent 20 millions de personnes en France, dont la moitié est prise en charge à 100 % au titre des affections de longue durée. La collecte et l’analyse de données de santé multidimensionnelles doit mener à de nouvelles normes médicales, permettant des stratégies personnalisées et participatives (parcours de santé préventif dont celui de type éducatif, auquel s’adjoint un parcours centré sur le bien-être), alimentant elles-mêmes de nouvelles données liées à la prédiction et à la prévention.
Les coopérations transversales entre les divers acteurs des secteurs sanitaires, médico-sociaux et sociaux, mais aussi entre acteurs du domicile, de l’hôpital et des institutions, sont en mesure d’alimenter ces dynamiques épidémiologiques et de prévention, et de permettre d’envisager l’intégration, au sein d’un parcours de santé intégratif, les dimensions du soin, de l’aide, de l’accompagnement, et de l’éducation. Il s’agit également de s’appuyer sur ces initiatives collectives des acteurs territoriaux pour développer des observatoires des déterminants de santé afin de mieux les préciser et maitriser, y compris à l’échelle de la proximité.